Prises de position Énergie
Agir d'abord sur la maîtrise de la demande et les économies d'énergie
Objectifs : maîtriser la demande d'électricité pour réduire les charges des consommateurs et limiter les investissements de production. Limiter la demande en pointe, développer rapidement la normalisation des appareils, lutter contre le gaspillage, notamment par l'information des consommateurs.
Il faut dorénavant orienter les investissements en matière de transports sur des moyens de déplacements plus économes en demande énergétique : le ferroviaire, les transports combinés, par exemple. Le secteur des transports représente plus de 25 % de la consommation totale d'énergie et plus de 60 % de la consommation totale de pétrole. Les augmentations de GES sont aujourd'hui dues à 80 % au secteur du transport routier. Chaque agglomération, à l'instar d'Orléans, doit mettre en œuvre un PDU.
Les constructions publiques doivent dorénavant respecter la loi Grenelle. Les nouveaux habitats, HLM et pavillonnaires, doivent privilégier la climatisation naturelle. Les villes peuvent réduire leurs éclairages de nuit entre minuit et 6 heures du matin.
Des moyens importants doivent servir à la prévention en matière de gaspillage énergétique.
Les axes d'intervention prioritaires
Les énergies fossiles et radioactives étant principalement concernées :
- Mettre en place des plans climats territoriaux issus des lois Grenelle.
- Programme prioritaire d'amélioration énergétique de l'habitat ancien et social.
- Favoriser le transfert modal vers des circulations collectives et/ou douces.
- Favoriser un aménagement du territoire vers de l'essentiellement urbain, plus dense avec de meilleurs outils de planification.
- Créer des schémas de transports de marchandises et des schémas de transports collectifs de personnes départementaux.
- Réorienter les aides économiques (industrie et agriculture) dans le but de décarboner la production, directement ou indirectement.
- Développer l'efficacité et la maîtrise énergétiques dans les secteurs les plus consommateurs d'énergies fossiles.
- Réduire les émissions (particules, COV, HAP, NOx) ayant un fort impact sur la santé.
- Ne pas favoriser l'usage de matériaux recyclés (notamment le plastique) comme combustible.
- Etablir un scénario de réduction du nucléaire.
Les énergies renouvelables
Parler d'énergie, c'est parler de société. C'est donc ne pas déconnecter notre façon de consommer, d'être solidaire, de nous développer, des choix énergétiques que nous prenons. C'est sur cette conception d'une société plus sobre, moins concurrentielle, dans un marché non libre et faussé que nous nous plaçons.
Nous sommes aujourd'hui face à deux risques graves qui font peser sur les populations, les milieux naturels et les espèces des incertitudes inacceptables : le premier, le risque nucléaire avec un possible accident et l'incapacité que nous avons et aurons de traiter les déchets radioactifs, les laissant pour des millions d'années aux générations à venir, et le second, l'inévitable augmentation des gaz à effet de serre, si nous ne prenons pas des mesures drastiques, qui a et aura des conséquences incalculables et imprévisibles pour tous et notamment les pays les plus démunis.
La question reste donc : peut-on se passer de nucléaire en France dans les années à venir sans pour autant amplifier les gaz à effet de serre ?
La consommation finale française est en moyenne globalement de 4 % de biomasse, de 4 % de charbon, de 50 % de produits pétroliers, de 20 % de gaz et d'électricité à 22 %. Produisant 77 % de ces 22 %, le nucléaire ne représente que 15 à 18 % de l'énergie consommée en France. De plus, n'oublions pas que le nucléaire produit 60 g de CO² par kWh lorsque l'on prend en compte l'ensemble de la filière, de l'amont à l'aval.
Selon les estimations, le remplacement de tous les réacteurs nucléaires du monde par des installations à combustibles performantes provoquerait un accroissement inférieur à 2,5 % des gaz à effet de serre.
Nous n'avons donc aucune autre alternative que de nous engager vers des scénarios basés sur des actions volontaristes et continues de sobriété énergétique, avec la recherche systématique d'une meilleure efficacité énergétique dans tous nos usages et équipements, le recours prioritaire aux énergies renouvelables pour la fourniture résiduelle d'énergie.
Un scénario basé sur cette démarche a été élaboré par des professionnels de la maîtrise de l'énergie regroupés dans l'organisme Négawatts. Sans entrer dans les détails, il en ressort des gisements considérables d'économies de l'ordre de 70 % à l'horizon 2050. Dans ce scénario, les énergies renouvelables représenteraient alors 59 % de la production d'énergie primaire totale française. La production d'électricité serait assurée à plus de 70 % par une combinaison d'énergies renouvelables, le reste par le gaz naturel. Le recours au nucléaire pourrait être arrêté vers 2030. Les mesures préconisées permettent de stabiliser notre consommation d'énergie primaire puis de la réduire en 2050 à 51 % de sa valeur actuelle, divisant par 3 les émissions de GES.
Et ne pensons pas que nous aurons pour autant des éoliennes partout. Il faudrait aussi poursuivre les efforts avec des ressources pétrolières en réduction constante, une politique forte dans le secteur des transports, une production plus performante par turbines à gaz, plusieurs mètres carrés par habitant de capteurs solaires, des logements réhabilités, des voitures sobres...
L'éolien
FNE Centre-Val de Loire et ses associations estiment que le changement climatique est devenu le problème majeur pour l'ensemble de l'humanité, biodiversité comprise. Les changements notables en cours et les risques encourus à moyen et long termes sont dus à notre type de consommation et à notre utilisation d'énergies fossiles.
Dans ces conditions, il apparaît indispensable, d'une part, de modifier nos comportements pour une société plus sobre en consommation d'énergie, et d'autre part, de rechercher tous moyens pour diminuer nos rejets de gaz à effet de serre.
L'éolien répond en partie à ces préoccupations. Toutefois, il ne pourra être qu'un appoint très limité dans le cadre d'une production d'énergies renouvelables.
De plus, d'autres considérations indispensables doivent être prises en compte : la biodiversité et les milieux concernés, le paysage, une concertation large et sérieuse avec la population locale.
Les bio-carburants
Il est actuellement de bon ton de s'enthousiasmer sur cette solution qui contribuerait à répondre à la fois aux problèmes de l'effet de serre et de la raréfaction du pétrole. Les associations de protection de la nature et de l'environnement sont pour leur part beaucoup plus circonspectes. Certaines questions restent sans réponse ou font l'objet de controverses : le gain énergétique est-il aussi certain qu'on veut le croire ou le faire croire ? Quelle proportion de la surface agricole utile peut-on raisonnablement réserver à ces cultures par rapport aux cultures alimentaires ? Et comment faire pour éviter la relance d'une production intensive avec son cortège d'impacts bien connus, trop connus sur l'eau, les sols, la biodiversité, l'air... Quelles seront les limites des chartes de production pour que la filière reste rentable ? Ce sont des interrogations de taille, et ne pas y réfléchir sérieusement, c'est se lancer dans une aventure risquée, à l'opposé d'une démarche de développement durable, et dont le coût final pourrait être à tous égards supérieur au gain espéré.